La Percée, de Avranches à Rennes

2012-2014, Normandie-Bretagne / France

(extrait)

Poilley, D976 - lieu-dit Les Martinaises, juillet 2013.
« Hitler avait grommelé : - Quoi, voilà que ce général de cow-boys s’en va-t-en guerre en Bretagne à présent par une seule route et un seul pont avec toute une armée ! S’occupe pas plus du risque, le bougre, que si ça n’existait pas et que s’il était seul au monde. Ca, alors, c’est tout de même inconcevable ! »
- Paul Carell, Ils arrivent – Sie Kommen ! Robert Laffont, 1961, p. 335.
Huisnes-sur-mer, rue de la Landelle, juin 2012.
« Ne vous inquiétez pas de vos flancs. Nous devons les protéger, d’accord ! Mais pas au point de ne plus faire autre chose. Un foutu crétin a dit un jour que les flancs devaient être protégés ; et depuis lors, tous les pauvres cons du monde n’ont plus pensé qu’à se protéger les flancs. Nous ne voulons pas de ça dans la 3e armée. C’est à l’ennemi de s’inquiéter de ses flancs. Et je ne veux pas non plus de messages dans le genre : « je tiens ma position ». Nous ne tenons rien du tout ! Nous avançons constamment et nous ne nous occupons pas de tenir quoi que ce soit, à part l’ennemi. Celui-là, nous allons lui ruer dans le cul sans désemparer. »
Général Georges S. Patton, première conférence d’état major en Normandie, juillet 1944, cité dans, Jean Quellien, Les Américains en Normandie, Bayeux, Orep, 2012, p. 245.
Tanis Brée, RN 175, juillet 2013.
« Les divisions de Patton commencèrent donc à franchir les unes après les autres ce qu’on appelait le goulet d’Avranches et à foncer vers le Sud, dans un territoire faiblement occupé, faiblement défendu. »
Georges Blond, Le débarquement-6 juin 1944, Paris, Fayard, 1951, p. 412.
Saint-James, D 30 lieu-dit La Maladrerie, août 2013.
Cimetière militaire Américain, Saint-James / Montjoie-Saint-Martin, septembre 2012.
La Croix-Avranchin, rue Saint Jacques de Compostelle, juin 2012.
« Aussitôt dépassé l’angle Cotentin-Bretagne, vous prendrez immédiatement à l’Ouest, avait ordonné Patton au général Middleton, commandant le 8e corps. Vous progresserez à la vitesse maxima. L’avant-garde de chacune de vos colonnes encerclera tout groupe ou point fortifié ennemi et le coupera de tout. Pendant ce temps, une nouvelle avant-garde sera formée, qui foncera vers l’Ouest sans plus attendre. Au point de résistance suivant, même opération. »
Georges Blond, Le débarquement-6 juin 1944, Paris, Fayard, 1951, p. 413.
Parcelles 78 et suivantes le long de la D155, Forêt de Villecartier, Juillet 2013.
“Un jour de mai 1944 des officiers allemands vinrent en compagnie de l’inspecteur des Eaux et Forêts de la Fouchardière en forêt de Villecartier. Ils voulaient couper à blanc tous les arbres situés le long de la route nationale Fougère – Saint-Malo. En parlementant et sur proposition du garde Touffet il fut décidé qu’une sévère éclaircie préservant le peuplement forestier serait effectuée dans cette zone dans les coupes 78, 79, 80, 81, 82, 83. Les travaux commencèrent le lundi 8 mai 1944. Le garde Touffet marquait à la griffe tous les arbres devant être abattus. »
Jean Touffet, La forêt de Villecartier pendant l’occupation, Les asperges de Rommel, Antrain, Travouil n° 47, p. 30-31.
Sous-bois le long de la route du Pinsonnet, forêt de Villecartier, juillet 2013.
“En juillet 1944 un important dépôt de munitions fût installé en forêt de Villecartier. Il était situé à proximité de l’étang, dans le triangle formé par la route de la Mailleterie, la route de Villey et la route Pinsonnet. Ces routes étaient parfaitement cachées par les feuillages des grands arbres de la vieille futaie qui existait à l’époque dans cette zone. Les « tas » de munitions très variées, allant des balles de fusils aux gros obus, étaient disposés de part et d’autres de ces routes tous les 20-30 mètres. »
Jean Touffet, La forêt de Villecartier pendant l’occupation, Le dépôt de munitions, Antrain, Travouil n° 47, p. 31-32.
Eglise de Cuguen, juillet 2013.
“ Le 20 juin 1944, à Cuguen, deux résistants tuent un Allemand. L’alerte est donnée. Très rapidement, une section ennemie va faire évacuer le bourg. Tous les habitants, hommes, femmes, enfants, sont poussés dans l’église dont les portes sont barricadées de l’extérieur. Les soldats en armes entourent l’église. A l’intérieur c’est l’angoisse et la peur… »
Pierre Pesselier, Le pays Bazougeais dans l’histoire, Mayenne, Imprimerie de la Manutention, 1986, p. 286.
Monument à la mémoire de René Capitain à l’endroit où le corps martyrisé du résistant a été abandonné. Aux abord du village de la Lopinière, Broualan, juillet 2013.
“De petits maquis se constituèrent au Nord-Ouest et au Sud du Pays bazougeais. A partir de l’été 1943, ils vont servir de refuge pour les réfractaires du S.T.O. En l’année 1944, le débarquement étant en vue, la Résistance décida des mesures d’organisation à prendre. Ces petits maquis, moins repérables par l’occupant, sont en place pour servir de plateforme à des groupes mobiles. Ce sont Landal, Le Bois de Buzot, Cuguen, Saint-Rémy-du-Plain.”
Pierre Pesselier, Le pays Bazougeais dans l’histoire, Mayenne, Imprimerie de la Manutention, 1986, p. 285.
Monument Broualan, Bois de Buzot (aux abords de l’étang de Buzot), juillet 2013.
« Le maquis de Broualan est repéré par la Milice et une action est préparée avec les Allemands. Les maquisards ont été prévenus, mais le 6 juillet on ne croit plus à l’imminence d’une attaque. Pourtant vers minuit, un dur combat s’engage… »
Pierre Pesselier, Le pays Bazougeais dans l’histoire, Mayenne, Imprimerie de la Manutention, 1986, p. 286.
D796, La Vairie, juillet 2013.
« Nous habitions près de la route départementale 796. Suite au débarquement des troupes alliées nous voyons des convois d’Allemands monter vers le front de Normandie. Les troupes Allemandes réquisitionnaient des cultivateurs pour les transporter avec cheval et voiture. Ces troupes Allemandes étaient parfois mitraillées tout près de nous. Que de peur nous avons eues !”
Témoignage anonyme d’un habitant de Noyal-Sous-Bazouges.
D313, La Pont Alçon, juillet 2013.
« Des avions américains ou anglais, moi je ne sais pas, tournaient dans les parages, sur le pont ils ont fait sauter deux camions allemands. On était dans la cour, il y avait une dame qui faisait signe avec son mouchoir. Là il y avait une autre dame qui nous a dit « Oh ! là, là ramassez vous il vont mitrailler ! ». Ca n’a pas loupé. Moi je me suis caché sous la table, chez moi. Et là il y a des douilles qui sont tombées par le conduit de la cheminée. Avant cela la résistance avait essayé de faire sauter le pont, sans y arriver. Ils sont tout de même parvenu à faire sauter un camion qui est tombé dans notre prés. Il y avait cinq six mètres de hauteur. Ma mère, qui n’avait pas froid aux yeux, le lendemain matin a emmené ses vaches pour les amener paitre dans ce près là. Quand elle est arrivée à la barrière, il y avait une sentinelle bien sûr, qui lui a dit : non, non, non ! Ma mère est partie à lui expliquer que c’était notre champ. Il n’a pas cédé, il y avait des morts, des blessés qui étaient cachés sous les feuillages.»
Témoignage de Denise DRID, avril 2013.
Monument à la mémoire du sergent Georges Rivière, Le Frêne, Saint Ouen la Rouërie, juillet 2013.
« Au moment ou nous arrivons, une chenillette allemande ouvre la voie à un convoi venant de Coglès. Le sergent Rivière se met au milieu de la route pour viser le conducteur par la lucarne de la chenillette. Mais il est tué sur le coup d’une balle explosive. Les maquisards stoppent néanmoins le convois à un carrefour, tuant un Allemand, en blessant dix-sept ou dix-huit autres et faisant environ soixante-dix prisonniers. »
Récit de Louis Cahu, dans, René Brune, Broualan – Dans l’Ille et Vilaine en résistance – Mémoires de l’été 1944, Dinard, Danclau, 1995, p. 126.
Monument aux morts et aux victimes de la Milice, Broualan, juillet 2013.
« Il est quatre heure du matin ce vendredi 7 juillet. Le jour pointe. En ce bel été 1944, cela pourrait être un jour comme les autres. Mais cela n’est pas le cas. Jean Lebois, boucher du bourg, qui a aidé au ravitaillement des résistants, entend-il du bruit ? Est-il inquiet des coups de feu dans la nuit ? il décide de sortir. Descend-il par l’échelle qui donne sur le jardin ? Toujours est-il qu’un coup de feu claque. Jean Lebois s’effondre dans son jardin. Un milicien s’approche. Voyant Jean Lebois étendu à terre, se mourant, il lui met une veste sur le corps et le laisse là. Hélène, qui aide son frère Jean Lebois à la boucherie… enceinte de sept mois, est inquiétée par le bruit. Elle sort de son lit, s’approche de la fenêtre. Un nouveau coup de feu claque. La vitre de la chambre se brise. Hélène s’effondre, touchée par la balle d’un milicien. […] Hélène meurt quelques jours après. […] Un peu plus tard, Joseph Hue, le forgeron de Broualan, sort de chez lui pour se rendre à sa forge. Il a les mains dans les poches. Il tombe sur deux miliciens. Ces derniers, le croyant peut-être armé, lui demandent de mettre les mains en l’air. Joseph Hue, un peu sourd, n’a pas compris l’ordre. Un troisième coup de feu claque alors… »
René Brune, Broualan – Dans l’Ille et Vilaine en résistance – Mémoires de l’été 1944, Dinard, Danclau, 1995, p. 111.
Carrefour sur la D90 direction Touchasse et Bel Air, Saint-Rémy-du-Plain, mai 2013.
« A environ 1,5 km de Saint-Rémy-du-Plain, le convoi stoppe sur la gauche de la chaussée, en bordure d’un champ. Louis Guinebault se souvient. « Avant de stopper, des avions qui survolaient le convoi ont provoqué un moment de panique chez les miliciens qui voulaient se camoufler. Un des miliciens a alors déclaré : "Nous sommes trop chargés, nous allons alléger les véhicules". […] En file indienne, nous sommes conduits par les miliciens dans un chemin en lisière d’un champ labouré qui précédait un champ d’avoine que nous traversons pour aboutir aux carrières abandonnées de Touchasse. Un à un, nous passons devant un milicien qui se fait appeler Monsieur Paul. De forte corpulence, grand, la trentaine environ, Monsieur Paul fait le tri en mettant de côté huit d’entre nous. A l’exception des huit, nous sommes reconduits dans les cars. ».
René Brune, Broualan – Dans l’Ille et Vilaine en résistance – Mémoires de l’été 1944, Dinard, Danclau, 1995, p. 106.
Monument aux huit victimes de la milice, carrière de Touchasse, Saint-Rémy-du-Plain, mai 2013.
« Sept d’entre eux ne seront pas tués au maquis de Buzot mais trainés, torturés et emmenés à Saint-Rémy-du-Plain où, après de nouvelles cruautés, les miliciens les tueront dans la carrière de la Bitonnerie… »
Pierre Pesselier, Le pays Bazougeais dans l’histoire, Mayenne, Imprimerie de la Manutention, 1986, p. 286.
Ecole de Saint Rémy, juillet 2013.
« Le lieu du massacre est découvert. La condamnation de l’acte criminel est générale dans toute la région. Les corps sont ramenés à l’école des filles de Saint-Rémy. Le cantonnier Louis Valet qui demeure au fond de la cour près de l’école, a été un des premiers à découvrir la tuerie et à ramener les corps. »
René Brune, Broualan – Dans l’Ille et Vilaine en résistance – Mémoires de l’été 1944, Dinard, Danclau, 1995, p. 108.
Tombe du martyr anonyme, victime de la milice, Saint-Rémy-du-Plain, avril 2014.
« Inhumés dans le cimetière de la commune, les corps ont été peu après repris par leurs familles, celui du parachutiste américain par les autorités américaines. Un seul se trouve encore au cimetière de Saint-Rémy, celui du maquisard dont nous ignorons le nom. »
René Brune, Broualan – Dans l’Ille et Vilaine en résistance – Mémoires de l’été 1944, Dinard, Danclau, 1995, p. 110.
Carrefour des Feuillées, Bazouges la Pérouse, juillet 2013.
« La veille de l’arrivée des troupes américaines dans la forêt de Villecartier un canon antichar Allemand prit place dans le carrefour, à l’entrée de la route de Nouas, toute proche de la maison forestière. Il s’installa en embuscade prêt à arrêter un éventuel convoi en provenance de Antrain. A notre surprise et à notre soulagement le lendemain matin plus personne, ces allemands avaient quitté les lieux. Quelques heures après les premiers américains venant d’Antrain débouchaient de la route de Guetemelle. »
Témoignage de Jean TOUFFET, Juillet 2013.
D97, Le Frêne, Saint-Ouen-La-Rouërie, juillet 2013.
“Dans le courant de l’après-midi, il y avait des coupures dans les colonnes de chars. C’est à ce moment-là qu’un détachement allemand caché en contre-bas dans la route venant de Pontorson a interpellé quelqu’un qui descendait à pied cette route… Les Allemands ont dû le questionner, car le bruit des chars s’estompait rendant la voie libre. C’est alors, que, le groupe de résistants dont faisait partie le sergent Rivière à débouché à toute allure. Le sergent Rivière s’est trouvé tué dans la mêlée. Des Allemands se sont rendus…”
Francis Le Bigot, La libération de Saint-Ouen-la-Rouërie, Antrain, Travouil n° 47, février 2005, p. 37
Noyal-sous-Bazouges, Bois du Guer’ard, septembre 2013.
« Nous avions des échos de l’avancée des troupes alliées. La veille de leur arrivée à Noyal, des Allemands s’étaient installés dans les bois du Guer’hard ainsi que dans nos champs en dessous de la ferme. Lorsque le 1er groupe est passé au carrefour de Montay, Les occupants d’une Jeep ont discuté avec nous car nous étions là en curieux, nous leur avons signalé la présence des Allemands cachés au Guer’hard ; ils ont fait quelque prisonniers tout ceci s’est passé avant midi. »
Témoignage anonyme d’un habitant de Noyal-Sous-Bazouges.
La Ménerais (lieu potentiel du crash du bombardier JU 88 de Siegfried Elsässer), Bazouges-la-Pérouse, Juillet 2014.
“A cet instant j'entends un léger craquement dans l'avion et il me vient à l'idée que mon radio a tiré quelques cartouches avec sa mitrailleuse bi-tube, car nous avons convenu qu'en cas d'attaque il devait ouvrir le feu de sa propre initiative. Mais comme c'est loin d'être le cas, je "l'engueule" dans l'intercom, en lui demandant ce qui l'a pris de se comporter de la sorte. Tout se passe à la vitesse de quelques secondes. "Appareil de l'arrière, le moulin brûle". La seconde suivante, immense clarté dans notre cabine. C'est automatiquement que je donne l'ordre : "Evacuez l'appareil !". Le fuselage est en feu, c'est probablement le réservoir situé à cet endroit. Les deux moteurs fonctionnent encore de façon irréprochable. Le mécanicien de bord a fait pivoter son siège à la vitesse d'un éclair et s'est baissé pour ouvrir le "Bola". je me suis déjà libéré de mes sangles et fait pivoter à demi sur la droite mon siège étroit. Le mécanicien de bord doit s'y reprendre à deux fois jusqu'à ce qu'un coup de vent fasse que le bola s'ouvre. Le sergent disparaît aussitôt en dessous de nous, puis suit mon radio qui effectue un véritable plongeon. Mon ami Peter saute en parachute pour la première fois, mais il a fait cela comme il faut. A peine a t il disparu que je le suis, dernier membre de l'équipage à évacuer l'avion ; j'ai plongé la tête la première. Au cours de cette manœuvre, ma chaussure basse gauche reste accrochée un instant au " chargeur camembert " d'un canon de 20 mm, ce qui provoque une hémorragie, comme je le constatai par la suite.”
Siegfried Elsässer, Mon dernier vol, Association Bretonne du souvenir aérien, http://www.absa3945.com.
Le clos Boterel, Cuguen, Aout 2013.
« Le 18 juin 1944, lors d'une mission Fighter Sweep sur la région de Combourg, je volais comme vol "Caboose", bleu trois, et le lieutenant Little volait en vol "Caboose", bleu quatre. Nous volions sur la tête de pont quand un convoi tiré par des chevaux a été repéré. J'ai fait un tour en plongeant, et le lieutenant Little a plongé sur la cible et aussitôt attaqué. Quand j'ai cessé l'attaque, l'avion du lieutenant Little perdait du glycol. Il m'a rejoint à nouveau, et m'a demandé de l'emmener sur un lieu d'atterrissage. Après environ quatre ou cinq minutes, nous avions remontés à environ 1.500 pieds, (450 mt) le lieutenant Little est redescendu et a fait un tour de plus. Je pouvais voir des flammes sur un pied de longueur venant sortant de toutes ses pipes d'échappement. Je lui ai dit par quatre fois d'abandonner son avion, cependant, il a tenté un atterrissage d'urgence dans un petit terrain rugueux, à une vitesse estimée approximativement d'environ 250 MPH. (400 km/h !). L'avion a heurté le sol (roues vers le haut) et a rebondi dans l'air pendant environ 100 mètres. Quand il a rebondi l'avion volait toujours, il a traversé une route principale et un groupe d'arbres, il a touché le sol, traversant une botte de foin, et sur le côté d'une maison. Je ne voyais pas trop bien, à cause de la poussière, mais je me suis convaincu que l'aéronef ne brûlait pas. Plusieurs hommes, qui travaillaient à proximité, ont couru à son secours. Je ne crois pas qu'il a été blessé pendant le crash, car il parlait et faisait des signes pour moi, alors que nous étions en formation serrée. Je pense aussi qu'il avait une bonne chance de sortir de l'avion, mais je pense aussi qu'il serait probablement blessé. »
Rapport de mission rédigé par le F/O Lester B. Godwin, Association Bretonne du souvenir aérien, http://www.absa3945.com.
. Tremblay, lieu-dit Ardennes, aout 2013.
« … une attaque contre le réseau ferré, méthodiquement conduite, paralyserait à peu de frais la logistique de l’ennemi. Séduisant, ce Transportation plan répondait aux attentes d’un commandant en chef soucieux d’éviter que le Reich n’achemine trop rapidement ses renforts sur le théâtre normand. »
Olivier Wieviorka, Histoire du débarquement en Normandie – Des origines à la libération de Paris 1941-1944, Paris, Seuil, 2007, p. 151.
Bois de Folleville, Saint-Ouen-la-Rouërie, aout 2013.
Situé en proximité de la voie de chemin de fer qui relie Tremblay à Pontorson, ces paisibles sous bois subirent l’imprécision des bombardements alliés qui visaient la voie ferrée. Le sol escarpé de ce bois difficile d’accès est encore actuellement jalonné d’étranges reliefs.
D’après le témoignage de Louis Fretay .
Monument Patton, Saint-Ouen-la-Rouërie, août 2013.
“A la fin de la Seconde Guerre mondiale, une des manœuvres les plus spectaculaires succédant au jour le plus long fut la percée d’Avranches. L’armée Patton surgit de partout, sur les routes du pays d’Antrain. »
Ghislaine Juramie, La Rouërie – La Bretagne en Révolution, Paris, Fernand Lanore, 1991, p. 232.
Château de la Rouërie, Saint-Ouen-la-Rouërie, août 2013.
« Lors de la percée d’Avranches, en 1944, une Jeep US se détacha de l’armée de Patton dans le pays d’Antrain. A son bord, des officiers américains. Arrivés à l’endroit qu’ils avaient cherché des heures, ils se présentèrent à la propriétaire des lieux, Madame Barbier. »
Alain SANDERS et Jean RASPAIL, Armand de la Rouërie. L’autre héros des deux nations, Anet, atelier Folifer, 2013.
Grand Salon du château de la Rouërie au mur le portrait de Mme Barbier.
« La propriétaire du domaine, Mme Barbier, les accueillit avec cette simplicité d’une grande élégance qui rend sa bienveillance si précieuse. Elle-même a raconté le dialogue : - Enfin, madame, nous voici au château de La Rouërie. - Certainement, messieurs, et vous y êtes les bienvenus. - Permettez-nous d’être étonnés, madame, d’avoir eu tant de mal à le découvrir. - Ce n’est pas étonnant. Nos maisons sont cachées au cœur de nos bois. - Ce n’est pas cela, mais mes amis comme moi-même avons demandé aux premiers habitants que nous avons pu approcher où se trouvait la maison du colonel Armand. - Je doute, messieurs, que quelqu’un ait pu vous renseigner. - Nous avons alors précisé : la maison du marquis de la Rouërie. On a paru ne pas la connaître. - Ce n’est pas extraordinaire. L’histoire est ancienne. - Comment, madame, mais M. de La Rouërie est aussi connu en Amérique que La Fayette. »
Ghislaine Juramie, La Rouërie – La Bretagne en Révolution, Paris, Fernand Lanore, 1991, p. 232.
Tremblay , Bois des rochers depuis la D175, septembre 2013.
« Ce fut un grand soulagement lorsque l’on vit les premiers véhicules de l’Armée du Général Patton arriver de la percée d’Avranches et se diriger vers Rennes, le mardi matin 1er août 1944, vers 10 h 00, (un moment très mémorable). Ils étaient précédés par un avion de reconnaissance, volant très bas, c’était émouvant ! Un accrochage eut lieu, dans le haut de la côte de Chanay, un kilomètre avant le bourg de Tremblay, entre un groupe de soldats Allemands qui étaient cachés dans le « bois des rochers » et le convois Américain. La fusillade ne dura que quelques minutes, les Allemands s’enfuirent laissant un blessé, qui, après avoir traversé quelques champs dans la campagne, arriva chez Mme Morin à « la Gâtinais », il se rendit, fut fait prisonnier et était remis aux Américains le soir même. »
Témoignage de François Leblanc, juin 2014.
Carrefour de Montay, Noyal-sous-Bazouges, septembre 2013.
« Le 8 mai au carrefour de Montay nous avons fêté l’armistice par un feu de joie, brulé l’effigie d’Hitler ; souvenirs inoubliables. »
Témoignage anonyme d’un habitant de Noyal-Sous-Bazouges.
Résidence les épis d’or route de Guiborel, Saint Ouen la Rouërie, juillet 2013.
« Nous avons été libérés par la 4eme division blindée du général Wood de la 3ème armée du général Patton. Quelques jours plus tard la 2ème division blindée du général Leclerc de Hautecloque faisant partie de la 3ème armée passait également à St Ouen. Son groupe de dépannage de tanks était installé dans la ferme de M L. Jouanne sur la route de Guiborel. »
Francis Le Bigot, La libération de Saint Ouen la Rouërie, Antrain, Travouil n° 47, février 2005, p. 38.
Champ des Rottes, Saint Ouen la Rouërie, juillet 2013.
« … sur la route de Guiborel au lieu dit « Champ des Rottes » était installé un hôpital de campagne américain sous des grands peupliers et camouflé avec des grands filets installés sur les tentes. Ils sont restés environ 5 semaines. »
Francis Le Bigot, La libération de Saint Ouen la Rouërie, Antrain, Travouil n° 47, février 2005, p. 38.
Mont-Dol, Lieu-dit La Fauvelière, août 2013.
« … tout vas se dérouler avec une grande rapidité et avec une simplicité impressionnante. Le goulet d’Avranches est demeuré ouvert et toutes les divisions de Patton l’ont maintenant franchi. Lancés sur les trois routes principales de Bretagne, les blindés de Middleton (8e corps) perforent cette péninsule à toute vitesse. »
Georges Blond, Le débarquement-6 juin 1944, Paris, Fayard, 1951, p. 421.
D4, entre La Gouesnière et La Fresnais, août 2013.
"La localité a été libérée le 5 août."
Voie de la Liberté - Guide historique et touristique, Paris, Comité National de la Voie de la Liberté / Les Grandes éditions Françaises, 1947, p. 111.
Rue du général Patton, Saint-Malo, août 2013.
« 3.520 familles sinistrées : 1.858 immeubles détruits ou endommagés dont 840 rasés. La ville historique, celle qu’entourent des remparts des XIIe et XIIIe s., est détruite en presque totalité ; les nombreux hôtels des XVIIe et XVIIIe s., anciennes demeurent des corsaires et des armateurs, ne sont plus que ruines ; détruites également les maisons natales de Duguay-Trouin et des frères Lamennais. La cathédrale, des XIVe et XVe s., est gravement endommagée, les remparts ont souffert. La bibliothèque (36.000 volumes) est détruite. »
Voie de la Liberté - Guide historique et touristique, Paris, Comité National de la Voie de la Liberté / Les Grandes éditions Françaises, 1947, p. 113.
Drapeau allemand de la place forte de Saint-Malo et drapeau blanc de la rédition, archives départementales d''Ille-et-Vilaine, rennes, juillet 2013.
Saint-Malo, D137, août 2013.
Miniac-Morvan, Lieu-dit La Costardais, rue de la Liberté, août 2013.
« Miniac-Morvan fut libéré le 4 août et sur son territoire prit position l’artillerie à longue portée appuyant les opérations contre la zone fortifiée de St-Malo. La localité ne subit pas de destruction. »
Voie de la Liberté - Guide historique et touristique, Paris, Comité National de la Voie de la Liberté / Les Grandes éditions Françaises, 1947, p. 115.
D637, Bel-Air, Miniac-Morvan, août 2013
Monument aux morts, Baguer-Morvan, 2 juin 2013.
Cérémonie en hommage au 2Lt. Harvie J. Arnold abattu à "La Dibois" aux commandes de son P-51D le 18 juin 1944.
D637, Vignoc, août 2013.
"Vignoc a été libéré le 4 août."
Voie de la Liberté - Guide historique et touristique, Paris, Comité National de la Voie de la Liberté / Les Grandes éditions Françaises, 1947, p. 116.
D637, route de Rennes, La Mézière, juillet 2013.
« Aucune résistance ne fut opposée aux troupes qui libérèrent la Mézière le 3 août »
Voie de la Liberté - Guide historique et touristique, Paris, Comité National de la Voie de la Liberté / Les Grandes éditions Françaises, 1947, p. 117.
Rue de la Duchesse Anne, Saint-Grégoire, août 2013.
"34 familles sinistrées, 36 immeubles détruits ou endommagés. Trois jours de combats précédèrent la libération de St-Grégoire qui eut lieu le 4 août."
Voie de la Liberté - Guide historique et touristique, Paris, Comité National de la Voie de la Liberté / Les Grandes éditions Françaises, 1947, p. 117.
La Foye, Betton, 8 mai 2013.
Cérémonie en hommage à l'équipage Anglais du Lancaster Mk. BI LL841 abattu au dessus de Rennes le 9 juin 1944.
Saint-Grégoire, lieu-dit Maison Blanche, rue de la 4eme division blindée américaine, juillet 2013.
"Le 2 août, arrivant par la route d’Antrain les chars de Wood cantonnent autour de Betton ; une simple prairie derrière la gare sert de terrain d’atterrissage aux avions d’observation. »
François Bertin, Rennes sous l’occupation, Rennes, Ouest-France, 1979, p. 67.
Saint-Grégoire, lieu-dit Maison Blanche, rue de la 4eme division blindée américaine, juillet 2013.
« Au matin du 2 août, les blindés de Wood se mettent en ligne sur la R.N. 176 pour entrer dans la ville. Du haut de leurs tourelles, les chefs de chars américains peuvent apercevoir, dans leur jumelles, le clocher de la petite église de Saint-Laurent qui domine les champs environnents à gauche de la route. Quittant Maison-Blanche, les « Sherman » Passent devant la ferme des Fontennelles. En avant de celle-ci se trouve une batterie de la Flak (D.C.A. allemande) apparemment abandonnée. »
François Bertin, Rennes sous l’occupation, Rennes, Ouest-France, 1979, p. 67.
Avenue du Général J.S. Wood, Maison Blanche, 3 août 2013
« Pourquoi les Français défilent-ils sans cesse ? Regardez les Champs-Elysées, par exemple. Chaque fois que vous y passez, il y a un défilé. Ils ne défilent pas sans arrêt, mais plus que nous. Ils ont plus de jours fériés. Leur histoire est plus longue, plus riche et plus complexe que la notre. Depuis 1789, le France a connu deux empires, deux monarchies et trois républiques… En France, comme dans n’importe quel pays libéré après quatre ans d’occupation, on assiste à une recrudescence compréhensible du patriotisme associé à un désir de célébrer cette libération, d’honorer les martyrs et de commémorer la Résistance. »
Nos amis les Français – Guide pratique à l’usage des GI’s en France 1944-1945, Paris, Le Cherche Midi, 2003, p. 52-53.
Saint-Grégoire, lieu-dit Maison Blanche, Avenue du Général J. S. Wood, juillet 2013.
« ... je m’exécute, enfourche mon vélo, et pars en direction de Maison-Blanche, suivi de la Jeep, elle même suivi des chars. […] J'arrive ainsi à l'entrée du Charroi qui mène de la route à la maison, en descendant je vois, dans les prairies, de chaque côté, des soldats allemands qui font tranquillement la sieste à l'abri du soleil, sous les pommiers. A la vue des chars, sidérés, il réagissent vivement pour rejoindre à toutes jambes leurs canons. »
- Jean Chasle, La bataille de Maison-Blanche, souvenirs du 1er août 1944, manuscrit inédit, p. 3.
Saint-Grégoire, lieu-dit Maison Blanche, Avenue de la Libération, juillet 2013.
« J’arrive dans la cour, suivi de la Jeep ; les chars sont restés sur la route, bien visibles. Je grimpe à toute allure dans la chambre où mon père termine sa sieste "Papa, viens vite, des chars américains sont là, sur la route" "Mais tu es fou " "Non, je t’assure, regarde" Par la fenêtre, il jette un coup d’œil, il aperçoit les blindés américains à la queue-leu-leu sur la route. Sa réaction est immédiate, il avait fait la guerre 14-18. "Vite, il faut s’en aller" Tout le monde part en vitesse, abandonnant la maison, sans rien emporter. La Jeep est dans la cour ; les deux officiers allemand et américains, discutent. »
- Jean Chasle, La bataille de Maison-Blanche, souvenirs du 1er août 1944, manuscrit inédit, p. 3-4.
Saint-Grégoire, lieu-dit Maison Blanche, Avenue de la Libération, juillet 2013.
« Quelques années plus tard, mes parents ont fait édifier un calvaire "à la mémoire des victimes du 1er Août 1944" "Merci pour les vies épargnées" et la mairie une stèle commémorative. »
- Jean Chasle, La bataille de Maison-Blanche, souvenirs du 1er août 1944, manuscrit inédit, p. 6.
Saint-Grégoire, lieu-dit Maison Blanche, Avenue de la Libération, juillet 2013.
Rennes, Avenue du Général George S. Patton, mai 2011.
Rennes, Avenue du Général George S. Patton, mai 2011.
«Le 12e corps devait pousser sur Rennes, le 15e vers Fougères, le 20e vers Laval. C’était la guerre de mouvement dans toute sa beauté. Pattont exultait. »
Georges Blond, Le débarquement-6 juin 1944, Paris, Fayard, 1951, p. 413.
Cesson-Sévigné, rond point des Vaux, juillet 2013.
Avenue Général Georges Patton, Rennes, mai 2011.
« Lorsque vers 3 heures les premières voitures américaines débouchèrent de la rue d’Antrain, un délire joyeux s’empara de la foule et c’est au milieu d’ovations frénétiques, aux cris milles fois répétés de « Vivent les Alliés », « Viventla France », « Vive de Gaulle », qu’officiers et soldats des United Stades (sic) firent leur entrée dans la capitale de Bretagne, enfin libérée. »
Ouest-France, n°1, 7 août 1944, Rennes, 1944, p. 3.
Boulevard de la Duchesse Anne, Rennes, août 2013.
« Le 4 août, j’atteignis Rennes, la ville la plus stratégique à tomber après Cherbourg, en compagnie de Bob Landry et Peter Carroll, de l’AP. La prise de cette cille signifiait que la Bretagne se retrouvait coupée du reste de la France. Landry et moi nous séparâmes dès notre arrivée dans le centre-ville. Il nous semblait inutile de prendre les mêmes photos. C’était un moment délicat pour Rennes. Les derniers Allemands avaient levé le camp durant la nuit, ainsi que le maire, un collaborateur. »
John G. Morris, Des hommes d’images – une vie de photojournalisme, Paris, La Martinière, 1999, p. 105.
Cérémonie commémorative du 69eme anniversaire de la libération de Rennes, Place de la mairie, Rennes, 4 août 2013
« Les Rennais attendront jusqu’au milieu de la matinée l’arrivée des premiers éléments américains. C’est à 10 heures, place de la Mairie, que la foule enthousiaste pourra embrasser ses libérateurs. Une cérémonie réunit à l’Hôtel de ville Y. Million, maire, Legorgeu, commissaire régional, et les officiers américains ainsi que le lieutenant Jean Marin – « la voix de la France » - auquel la foule fera une vibrante ovation. On brûle les kiosques de propagande allemande de la place du Théâtre. Les troupes américaines descendent alors la rue Le Bastard, passent sous l’Hôtel du Commerce avant de s’engouffrer sur la route de Nantes sous les acclamations de la foule. Les trois couleurs sont hissées sur l’Hôtel de Ville après plus de 1500 jours d’absence. Rennes est libre. »
François Bertin, Rennes sous l’occupation, Rennes, Ouest-France, 1979, p. 71.
Rue Saint-Hélier, Rennes, mai 2012.