Cobra et la capitale des ruines, de Saint-Lô à Avranches

2010-2014, France

(extrait)

Réserves du Mémorial de Caen, Caen, août 2013
"La "Voie de la Liberté" est née dans mon cœur dès que, en juin 1944, sur les côtes de Normandie, et au cours des combats pour la Libération de la France, j'ai vu tomber mes frères d'armes, ces jeunes hommes de la Grande République des Etats-Unis,à plus de six mille kilomètres de leur ciel."
- Cdt G. de la Vasselais, dans, Guide – Voie de la Liberté – Guide historique et touristique, Paris, Comité National de la Voie de la Liberté / Les Grandes éditions Françaises, 1947.
D974 entre Saint-Jean-de-Daye et Pont-Hébert, juin 2012.
Le Dézert, Place de la Mairie, juin 2012
« Que de ruines, que de misères, que de deuils aussi ! terrible bilan d’une bataille impitoyable, où chaque adversaire s’acharnant à se détruire, détruisait en même temps les plus beaux monuments, les plus nobles paysages et jusqu’aux hameaux les plus paisibles, aux fermes les plus tranquilles. »
- QUELLIEN Jean, Les Normands au cœur de la guerre, dans, GARNIER Bernard, LELEU Jean-Luc, PASSERA Françoise, QUELLIEN Jean, sous la dir. de, Les Populations civiles face au débarquement et à la bataille de Normandie, colloque internationale, Mémorial de Caen, 25-27 mars 2004, Caen, Mémorial de Caen, 2004, p. 19.
Cerisy-la-Forêt, lieu-dit Le Moulin des Rondelles, juillet 2013
Réserve naturelle de la forêt de Cerisy, lieu-dit Le moulin à Papier, août 2013
Notre Dame d'Elle, L'Eglise, août 2013
« La commémoration d’un événement de portée mondiale tel que le Débarquement, comme la célébration de l’héroïsme des libérateurs, ont repoussé à l’arrière-plan le sort des Normands victimes des combats. »
- QUELLIEN Jean, Les Normands au cœur de la guerre, dans, GARNIER Bernard, LELEU Jean-Luc, PASSERA Françoise, QUELLIEN Jean, sous la dir. de, Les Populations civiles face au débarquement et à la bataille de Normandie, colloque internationale, Mémorial de Caen, 25-27 mars 2004, Caen, Mémorial de Caen, 2004, p. 19.
Saint-Clair-sur-l'Elle, lieu-dit Le Bas des landes, juin 2012
Cimetière militaire allemand, Marigny, juin 2012.
« Finalement, l’orage de feu et de fer a pris fin aussi soudainement qu’il avait commencé. Nous nous sommes levés, abasourdis, et avons couru le long de la rue étroite. N’y avait-il pas eu de blessés ? le seul fait que nous soyons vivants relevait du miracle. Mais arrivés à un croisement d’où partait une large route vers l’est, il y avait un camarade recroquevillé sur lui-même, allongé sur le côté, au milieu de la rue. Il était mort lors du feu roulant des grenades ; il était aussi jeune que nous. Passant devant lui, j’ai vu une mouche grimper sur son casque ; un ruisselet de sang s’effilait lentement dans la poussière de la route. Le soleil s’efforçait de darder ses rayons sur le mort, mais ces derniers restaient incapables de le ramener à la vie. Nous avons repris la route, silencieux abattus ; nous n’avons même pas trouvé le temps de lui creuser une tombe fraiche. »
Fritz Mahr, dans, Jean-Pierre Guéno, Paroles du jour J, Lettres et carnets du Débarquement été 1944, Paris, Librio, 2004, p. 107-108.
Cimetière militaire allemand, La Cambe, juin 2012.
« - Mon colonel, vous pouvez être assuré que tout le monde tiendra ; tout le monde. Mes grenadiers tiendront dans leur tranchées, mes pionniers aussi, et mes chasseurs de chars. Ils tiendront. Aucun n’abandonnera la position. Ils sont dans leurs trous, bien sages et silencieux, car ils sont morts, entendez-vous ? Et Bayerlein s’est rapproché de l’officier. - Vous direz de ma part au maréchal, que la Panzer-lehr n’existe plus, qu’elle est anéantie, mais que ses morts peuvent encore tenir, et que je tiendrai avec eux jusqu’au bout, puisqu’il l’ordonne. »
- Paul Carell, Ils arrivent – Sie Kommen ! Robert Laffont, 1961, p. 322.
Eglise Notre-Dame, Saint-Lô, juillet 2013.
Eglise Notre-Dame, Rue Carnot, Saint-Lô, juillet 2013.
"Dans la rue Carnot, au nord, vous admirerez l'exquise chaire extérieure, avec sa petite flèche qui donnait autrefois sur la cour du château, et vous verrez un obus américain non éclaté fiché dans le mur de l'église."
Petit guide à l'usage du visiteur pressé, Eglise Notre-Dame, Saint-Lô, sd, p. 2.
Monument à la mémoire des victimes du bombardement de la ville de Saint-Lô, rond point du 6 juin, Saint-Lô, juillet 2013.
« La nuit du 6 au 7 juin Nous profitons d’une accalmie un peu plus longue que les autres, puis, vers 1 heure du matin, le bombardement reprend. Encore plus dense et plus sauvage. Au dessus de nos têtes, les avions sont maintenant présents en permanence. Des explosions en chaîne secouent la nuit, certaines à quelques dizaines de mètres de nos maisons. Chaque détonation proche s’accompagne d’une lueur jaunâtre qui éclaire un bref instant l’intérieur de l’abri. Le concert des projectiles – plâtras et verre brisé – reprend. Blottis les uns contre les autres, nous jugeons notre dernière heure proche et attendons, le souffle court, l’impact direct qui mettra un terme à notre angoisse.»
Jacques PETIT, Au cœur de la bataille de Normandie – Souvenirs d’un adolescent de Saint-Lô à Avranches été 1944, Louviers, YSEC, 2004. p. 12.
Pont Contre-Amiral Merveilleux-du-Vignaux, Saint-Lô, juillet 2013.
« La capitale du Cotentin constituait un nœud routier capital pour eux. Quatre routes nationales et plusieurs voies secondaires importantes y aboutissent. Toutes, descendant des hauteurs escarpées qui dominent la vallée très encaissée de la Vire, convergent à l’unique pont sur la rivière, au voisinage de la gare. Par ce pont devaient passer obligatoirement toutes les forces transférées d’une rive à l’autre, du secteur Tilly-Bayeux dans le secteur Carentan-Périers. Malgré d’assez nombreux bombardements aériens, ce point stratégique bien défilé n’avait été que sommairement endommagé. Autour de lui tout était en ruine : la gare, l’hôtel de Normandie, l’abattoir. Seul le pont était demeuré quasiment intact. L’ennemi aurait-il décidé de s’en emparer, En fait : oui. Et les choses depuis ce moment n’avaient pas tardé à empirer. »
- Paul Carell, Ils arrivent – Sie Kommen ! Robert Laffont, 1961, p. 295.
Carré des victimes civiles des bombardements du 6 juin 1944, cimétière communal, Saint-Lô, juillet 2013.
« La journée du 6 juin Ainsi souhaitons-nous l’arrivée des libérateurs, sans nous soucier de ses conditions ni de ses conséquences, tandis que la population s’émeut des destructions infligées à certaines villes et des souffrances endurées par les habitants. Le printemps a été interminable. La lenteur des Alliés à intervenir sur le front de l’ouest apparaissait de plus en plus incompréhensible. Eh bien, nous y sommes ! »
Jacques PETIT, Au cœur de la bataille de Normandie – Souvenirs d’un adolescent de Saint-Lô à Avranches été 1944, Louviers, Y SEC, 2004. p. 10.
Saint-Lô, rue Henri Dunant, Centre Hospitalier Mémorial France-Etats-Unis, juin 2011
« Le lendemain, j’eus l’occasion de survoler le secteur de Saint-lô, et la ville elle-même, que je n’avais pas encore vue. Je fus frappé par sa terrible dévastation ? Il me sembla que pas une maison n’était intacte. Les pas de murs qui subsistaient procuraient une impression étrange, on croyait voir un fantôme de ville, ou une mince coquille brisée entièrement couverte de poussière grise. Les troupes américaines étaient en possession de Saint-Lô depuis une semaine, mais dans des secteurs entiers de la ville, toute circulation était encore impossible. »
General Omar Bradley, A soldier’s life, cité dans, Georges Blond, Le débarquement-6 juin 1944, Paris, Fayard, 1951, p. 410.
Cambernon, D 972 lieu-dit La Bretonnière, août 2013
« Encore faut-il, pour lancer la « percée », avoir atteint une ligne de départ favorable, permettant d’utiliser le réseau routier et de déployer ses troupes. Très tôt, l’attention de l’état-major s’est portée sur la route menant de Coutances à Saint-Lô . En premier lieu, elle se situe au-delà des marais du Cotentin, terrain peu propice au démarrage d’une attaque d’envergure. Par ailleurs, trois axes de communication viennent s’y greffer, menant vers Avranches, Gavray et Villedieu, qui doivent permettre une avance rapide des divisions blindées vers le sud, en direction de la Bretagne. Reste à atteindre cette fameuse route nationale 172. »
Jean Quellien, Les Américains en Normandie, Bayeux, Orep, 2012, p. 131.
Saussey, D 7, août 2013
Le Mesnil Herman, D 999 lieu-dit La Croix à la Main, juin 2011
« Le corps parachutiste était venu se mouler sur le flanc droit de la poche américaine afin d’essayer d’en contenir la poussée vers le sud. Son détachement de reconnaissance n° 12, aux ordres du capitaine Gœtsche, venait d’apparaître opportunément quelques heures plus tôt au carrefour du Mesnil-Herman, juste à temps pour arrêter net une pointe d’avant-garde blindée des « Amis » qui menaçait le P.C. de la 352e Division (général Krais). Sans lui tout l’état-major des nouveaux venus eût été " fait aux pattes en moins de deux". »
- Paul Carell, Ils arrivent – Sie Kommen ! Robert Laffont, 1961, p. 324.
Le Mesnil Herman, D 999, juin 2011
« Gœtsche fit le hérisson et verrouilla pendant vingt-quatre heures, à l’avance ennemie cette importa nte voie de communication. Une demi-douzaine de carcasses fumantes de "Sherman" gisaient devant son bouchon. Mais que servait de dépenser ce courage au carrefour de Mesnil-Herman ? Ce n’était pas de cette façon qu’on aveuglerait la brèche gigantesque ouverte par l’anéantissement de la Panzer-lehr !... »
- Paul Carell, Ils arrivent – Sie Kommen ! Robert Laffont, 1961, p. 325.
Moyon, D999 Lieu-dit Le Bosq Lambert, juin 2011
Villebaudon, D999 Lieu-dit La Réauté, juin 2011
Percy, D 999 lieu-dit Les Hauts Vents, juin 2012
Gavray, Vide grenier place du Champ de foire, août 2013
Plomb, D975 lieu-dit Le Parc, mai 2009